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Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous

L'histoire de Yoann Sover

Ma grand-mère disait toujours « Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous ». Certes cette phrase est de Paul Eluard, mais c’est à ma grand-mère que je l’attribue. Si vous voulez savoir pourquoi, il va falloir que je vous raconte une histoire qui commence assez mal, mais qui finit bien, je vous le promets.

 

Par une froide journée d’hiver, naît un petit garçon brun aux yeux bleus. C’est dans un décor bien sombre qu’il atterrit, digne de « Shining », « Les Chatouilles », « Vol au-dessus d'un nid de coucou », « El Bola », ou encore « Carrie ». A la merci de deux parents qui auraient pu inspirer les pires rôles de ces films, alors qu’il aurait pu sombrer, son instinct de survie - ou sa bonne étoile - va le guider.

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On l'enferme pendant des jours entiers? Obéissant à la folie de ses géniteurs il décide, peu à peu, de se renfermer sur lui-même, développant un univers intérieur très riche. On lui impose de se taire ? Il arrête alors totalement de parler. Il s'est bien rattrapé depuis.

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À 8 ans ce petit bonhomme est placé chez sa grand-mère paternelle. Il découvre la première personne aimante de sa vie, un vrai soleil. L’ambiance se colore et change du tout au tout. C’est dans sa loge de gardienne d’immeuble de 9 m², avec les commodités sur le palier, qu’il vivra ses plus belles années.

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Confrontée au mutisme d’un enfant qui ne parle jamais, la vieille femme l’apprivoise, puis lui demande un jour timidement, ce qu’il veut faire dans la vie. « Je veux vendre du bonheur », répond le môme. La dame suit son intuition, court à la chorale de l’église et obtient un rendez-vous avec le directeur.

 

Le lendemain, elle revient accompagnée du petit et l’attend à l’accueil. Le gosse ouvre la première porte devant lui dans ce grand couloir et répond sans filtre aux questions qu’on lui pose. Ça le « sans filtre » il connait… Le soir-même, le téléphone sonne. On annonce à sa grand-mère qu'il est pris pour représenter la France et chanter pour la paix à Bercy, qu'il a rendez-vous le lendemain pour faire des photos pour VSD...

 

La porte qu'avait ouverte l’enfant n'était pas celle du directeur de la chorale, mais celle d'un casting ayant lieu au même moment une porte à côté. Une simple erreur de porte lui a ouvert toutes les portes...

Vous voulez en savoir plus ?

Alors allons-y !

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Place à la scène ! Après un silence de huit ans, le garçon chante désormais devant 20.000 personnes, fait le journal télévisé, des tournées dans le monde entier, visite la Tour Eiffel en mode VIP, serre beaucoup de mains dont celle, moite, d'un vieux monsieur du nom de François Mitterrand. En parallèle, il suit une scolarité pour enfants du spectacle, fait la Maîtrise de Paris, le Conservatoire … Il travaille dur, tous les jours. Chaque fois qu’il retrouve sa grand-mère, il lui offre les cadeaux glanés dans les hôtels, c'est bien mieux qu'un collier de nouilles.

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C’est à elle qu’il raconte ses aventures, la publicité pour Samsara avec cette gentille dame Barbara Hendrix, l'odeur si particulière des théâtres, les parties de ping-pong le soir avec d'autres enfants en attendant l’entrée en scène au Palais des Congrès, le chimpanzé avec lequel il tourne « Certains Leeb Show », qu’il adore même s'il pue… Il lui confie être fan des directs à la TV comme « Sacrée soirée », mais adorer tout autant les enregistrements en studio avec Loulou Gasté et Line Renaud.

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Pour la première fois, il met des mots sur ce qu'il ressent à chaque fois qu’il crée, cette lumière, cet amour fou, ce lien incroyable qu’il ressent avec le public. Un cadeau précieux qu’il gardera en lui pour l’éternité.

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Après six ans de bonheur, le décor change subitement quand son père reprend sa garde. Retour forcé aux scènes de violence, d’alcoolisme, de harcèlement physique et psychologique... Dans le même temps l’adolescent prend secrètement des cours de théâtre et de cinéma, tourne dans des sitcoms pour économiser.

 

A ses 17 ans, il quitte la maison en pleine nuit. Cette nuit-là il se sauve dans tous les sens du terme. Il vit dans la rue, se retrouve face a la violence physique et sexuelle de la vie dans la rue, mais il tourne, il s'exprime dans ses roles, il est libre. Il ne lâchera plus jamais ce goût merveilleux de la liberté.

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Grâce à son travail acharné dans la publicité, le jeune homme loue son premier appartement.

 

Se lançant à corps perdu dans les tournages, il travaille d'arrache-pied, fait des milliers de castings, apprend des milliers de textes, tourne des centaines de pubs, des centaines d'épisodes de séries TV, de téléfilms où il exprime toutes ses émotions, ses secrets et ses blessures à travers ses rôles.

Il aime appartenir à des familles, comme celle de «Julie Lescaut » pendant sept ans (qui défend vigoureusement les innocents), « Commissaire Moulin » (un autre défenseur), « Sous le soleil » pendant un an (où la vie dérape et rebondit, y a des méchants et des gentils, c'est la vie de Candy), « Un homme en colère » (où il joue un adolescent violent et sadique), « Madame le Proviseur » (où il joue un adolescent face à la différence), « Le lycée » (où il joue pendant deux ans un jeune face aux viols et à la vie dans la rue, pas de hasard), la famille des sagas de l'été avec « Le Grand Batre » (une famille compliquée), Méditerranée (où il joue un violeur), « Le Bal des célibataires » (où il joue un blessé de guerre défiguré persuadé de ne plus avoir droit à l'amour)…

 

Chaque clap d’action donne le départ de moments vrais déja vecus, de partages authentiques dédiés au public. Et à sa grande surprise, le public en retour le comble d'amour dès le premier passage TV.

Vous en voulez encore ?

Vous allez être servi !

Un matin, il a deux castings au même horaire et décide d'aller à celui de TV Film.

 

Devant la caméra il s'aperçoit que le texte n'a rien à voir avec celui qu'il a appris, qu'il s'agit en fait d'un casting pour présenter une émission. Il improvise - il a bien fait d'arrêter de se taire - et devient animateur de KD2A sur France 2 pendant quelques années.

 

Il commence alors à partager sa joie, ses fous rires, son amour de la vie, de son métier. Il n'y a plus de rôle, c'est Lui, juste Lui.

À l’époque la programmatrice de l’émission choisit, entre deux séries, de mettre mensuellement à l’antenne des reportages plus graves, qui sensibilisent le jeune public à l’inceste, la pédophilie, la maltraitance, au handicap, au droit des enfants… A ce moment-là notre présentateur n’a pas encore la force d’être associé à ces causes personnellement et publiquement. Plein d’admiration pour ceux qui témoignent, il se contente de les interviewer avec empathie et amour inconditionnel.

 

Il décide néanmoins d'aller plus loin dans ce combat, s'investit dans des associations, présente le Téléthon, le Sidaction, participe plusieurs fois à Fort Boyard pour « Le Fleuron », une association humanitaire d’entraide sociale qui aide les SDF, les enfants maltraités et les porteurs du syndrome Moebius, tout cela sans jamais évoquer son cas personnel.

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Il continue de jouer au théâtre, toujours avec cette même envie d'incarner des messages, de partager, d’offrir du rire au public. D’ailleurs, point faible ou fort, sa grande sensibilité lui fait souvent attraper des fous rires, à la grande joie de ses partenaires comme dans les pièces « Hibernatus », « Un fil à la patte », « Trois jeunes filles nues », « Les amoureux », « Infinie » ...

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Puis survient une année noire au cours de laquelle il perd sa grand-mère, sa meilleure amie, se sépare et connaît un gros souci de santé.

 

Il tente de se mettre en retrait tout en continuant à jouer la comédie, sa passion viscérale.

 

Faire du doublage lui semble un bon compromis pour travailler à son rythme tout en reprenant son souffle. Mais décidément l’ombre ne veut pas de lui. Grâce à son implication dans chaque personnage, le jeune homme se fait vite un nom.

 

Il double des centaines - milliers - de comédiens étrangers dans des gros films et séries. Sa voix devient l’une des plus connues de sa génération.

Il comprend alors que tout va trop vite et qu’il est dans le déni. Il ressent le besoin urgent de faire le vide et de se reconstruire. Cette quête va le conduire d’abord à Londres et aux États-Unis ou là aussi il pensait pouvoir faire le silence. Et pourtant, à la place, on lui offre encore une fois un retour à la lumière avec des opportunités de tournages.

 

Cette même quête, continuera loin, de voyage au bout du monde en voyage méditatif, de rencontre décisive en découverte spirituelle… Charlie Chaplin ne disait-il pas que « Du chaos naissent les étoiles » ? Loin de tout ce qu’il connaît, en rupture totale avec son univers, notre héros va enfin se trouver, guérir, grandir.

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Le jeune homme devenu adulte prend conscience de certaines choses. Que les actes subis dans ce décor originel de film d’horreur ne le définissent pas lui, mais ses agresseurs. Que vivre ces drames dans l’enfance a été une épreuve terrible à laquelle il aurait pu ne pas survivre, mais que réussir à dépasser tous ces schémas de souffrance lui a conféré une force insoupçonnée.

 

Professionnellement, que tous ces traumatismes lui ont permis de savoir retranscrire à l’écran les émotions traversées, de créer et d’incarner des rôles qui n’attendaient que lui, propulsant sa carrière. Et surtout, même s’il le découvre à peine, qu’être passé par là lui permet de tout entendre, de lire entre les lignes, d’écouter et de comprendre les autres, de savoir les soutenir avec empathie, humour et détermination.

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Cet homme en a aujourd'hui fini avec les secrets. Persuadé que son chemin de vie peut aider les autres, il ne craint plus la lumière. Vous êtes d’ailleurs en train de lire sa première bio (sans maquillage, ni éclairages). Il prépare aussi son émission, dans laquelle il s’attachera à montrer l’envers du décor d’itinéraires de personnes inspirantes. (célèbres ou peut-être vous ?) Il est aussi question d’une pièce de théâtre...

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Vous l’avez compris bien entendu, ce petit garçon, cet homme c’est moi. Je crois que le temps est venu pour moi de les réconcilier aux yeux de tous, les miens premièrement, et d’être fier de parler à la première personne.

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Je suis Yoann Sover

J'ai été sauvé par mon lien avec vous

Quand on a réchappé du pire, comment offrir autre chose que le meilleur ? Quand les hasards de la vie s’en donnent à cœur-joie pour vous guider sur votre chemin, comment ne pas se sentir chanceux ?

 

Vous comprenez mieux maintenant, pourquoi je sais qu’il n’y a pas de hasards mais que des rendez-vous. On se retrouve très bientôt avec la joie d’un enfant qui regarde les étoiles et les remercie.

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